Un accès, une balade

par Boris Haefeli, Alexei Potapushin, Léonard Moeschler | 1/04/2021 | , | Studio Fauvel


Les bains de Saugy s’inscrivent dans un projet d’aménagement des rives du lac Leman à Genève, pour rendre les rives plus accessibles et faciliter l’utilisation du lac.

C’est dans cette optique que nous avons abordé notre première approche au site. Dès notre première visite, nous avons remarqué que le lieu pouvait être « segmenté en deux ». Une partie déjà bien aménagée avec la présence de plusieurs pontons, chemin, ainsi que plusieurs bancs. L’autre partie du site n’est pas utilisé, du moins pas aménagée, et offre tout un espace inexploité.

Notre intérêt s’est porté sur cette deuxième « zone » offrant un grand potentiel. D’une part le chemin déjà en place se stop brusquement avant la « zone » en question et n’invite pas l’usager a continuer sur la rive. D’autre part un imposant mur de soutènement d’environ 3,70 mètres de haut sépare et limite fortement l’accès à l’eau. Ce mur du 19ième siècle créer une importante différence de niveau entre la rive et l’eau. La présence de barbacanes dans le mur et de la faible profondeur du fond du lac, nous ont paru être deux autres éléments importants. Plusieurs facteurs, qui rendent l’accès au lac dans ce segment du site très fastidieux, voire impossible.

C’est alors la question de l’accès à l’eau qui nous a animé. Comment créer un lien entre ces deux niveaux ? Notre intervention s’est donc concentrée sur à la mise en relation de la rive et du lac, la création d’accès, d’un escalier. Celui-ci repose essentiellement sur le mur qui offre une base solide et stable ainsi que les barbacanes qui permettent d’être utilisé comme outils de contreventement.Le concept structurel de notre escalier repose sur l’idée du porte-à-faux et de l’équilibre de la chainette. En effet l’installation reprends l’idée de la chainette comme élément structurant du porte-à-faux créé. L’escalier, suit donc une forme courbe qui permet de répartir et ramener la majeure partie du porte-à-faux sur le mur. C’est l’utilisation de la protostructure comme d’une grille qui nous permis de définir cette courbe, ainsi que sa longueur. La pente non régulière de la courbe, nous a également donné la possibilité de donner un certain rythme à l’escalier et donc à l’usager. Toutes les marches sont solidaires et fonctionnent ensemble dans la structure, mais chaque marche est unique. De plus petites marches en haut, invitant peut-être, à une descente plus lente, puis des marches de plus en plus amples, pour ralentir, se poser, pendre le temps.

La faible profondeur, un fond lacustre accidenté ainsi qu’un écosystème d’algues, nous ont poussé à penser notre installation comme un moyen d’éloigner l’usager de la rive. Pour l’éloigner de ce terrain difficilement praticable mais aussi pour préserver intacte les macrophytes présents. Une contrainte nouvelle qui explique que notre escalier repose en porte-à-faux. Un défi structurel intéressant mais aussi une réponse à la faible résistance du bois à une immersion prolongé dans l’eau.

Tout notre projet est surplombé par l’idée de promenade, une balade des rives du Rhône jusqu’au site de Genthod. Mais donc également une balade au sein même des bains de Saugy. Notre escalier créé donc un lien, facilite l’accès au lac, mais il est doit également être considéré comme un point de départ, une arrivée, ou une étape dans la balade. L’idée étant d’offrir la possibilité à d’autre projet qui se concentre plus sur des questions de flottaisons, de modules flottants, de venir s’y amarrer. Créant ainsi, une balade sur le lac, une promenade à travers plusieurs univers, modules flottants…