Lignon, fiction, surréaliste !

par Nathan Wanner | 2/11/2020 | , , | Studio Bondu


Alice (au pays des merveilles), c’est le pied quand même ! 

Lorsqu’Alice, se met en quête d’espace… munis de ces deux baguettes cuivrées… voilà que Madame Lignon se lève est fait de l’ombre sur la passerelle des Nants des Grebattes… 

Lieu mystique, cela dit en la traversant ! 

…Croisement, croix, nœud de sorcière, vipère. Tout s’y croise : déchetterie, mutinerie, enfants, squat, pollution, personnes âgées, eau, électricité, égouts, architecte en herbe, bref une population dense, diverse, lignonesque. Miroir d’un monde étincelant ! Multi facettes ! Un monde de curiosité !

– Porte-moi, si tu peux ! 

– Passerelle, parles-tu ? 

Au fil des heures, siècles, la relation verticale : racine, sol, herbe, végétation, arbustes, arbres, pierres, poussière… munis de ces matériaux humains : béton, acier, vélo jaune (Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?), tube, cadis, maquette, plâtre… s’est développée, union relationnel et en a créé des tours. Puis la ville s’est développée, la cité s’est métamorphosée, le nombre d’habitants s’est envolé, a touché le ciel… la tête qui tourne, le bâtiment, le plus long du monde. D’où provient cette passerelle, du ciel à la terre, de la terre au ciel, le Lignon en tant que paradis des merveilles terrestres ! Un trait d’union, qui lie les minorités aux majorités, de la nature à l’humain (cliché, je l’admets…). 

Ouf, que c’est lourd ! 

Je m’enfonce, petit pied soutient moi (!), ici ça pue car le petit Angelo de la tribu, sur la tour,  pisse vers les cieux bruns, très haut, très loin, avec l’assentiment des grands héliotropes… de la poésie surréaliste (Tableau de la mort de Sardanapale, Delacroix en serait jaloux). 

Brume automnale…

Le brouillard alicien reste… mais on y voit de petites lucioles, qui scintillent au pied du pont… que c’est mignon. Il y en a « du bon » ( inverse moi !) de n’y voir pas clair dans un monde concret, discret, tonitruant… à force de marcher à l’aveugle, le voyage devient merveilleux, lumineux ! 

Au loin un homme (bois) s’accroche à la barrière munis de fil, plouf, la chute, courbé, brisé. D’une traite, il en est tombé. Bris, mouvement tel un tableau de Picasso !

Alors que notre expédition s’approche, encore et encore, le sol tremble, le pied vacille, (chapeaux pointus !), bouleversement, la passerelle se retourne ! Les petits lutins, échelle microscopique, ne peuvent plus soutenir le pied du pont porteur, trop de tension, énergie, las d’attendre, effrayé par le monolithe triangulaire de Kubrick… chute !